Entretien, garanties
Au niveau entretien, il convient avant tout de se conformer aux règles en vigueur localement, ainsi qu’aux indications fournies sur les manuels et autres notices des produits.
De manière générale : un chauffe-eau solaire est un produit simple et fiable. Ce n’est donc pas très contraignant, et j’ai fait pour ma part comme beaucoup, ce qu’il ne faut pas faire, c’est à dire pas grand chose en huit ans, sauf vérifier que mes panneaux, au sol, sont bien fixés (je passe devant régulièrement), purger, resserrer et remettre un peu de pression il y a un an (circulateur brûlant, plus d’EC Solaire), et vérifier l’antigel (mes panneaux ne surchauffent pas, donc le risque de dégradation est très faible) qui allait bien. Mais ne faites pas comme moi, faites ce que je vous préconise ci-dessous : en cas de pépin, je n’aurai aucune garantie fabricant ! Je sais et j’assume.
Voici donc ce qu’il faut faire :
– manoeuvrez les vannes et soupapes de sécurité tous les mois (idem pour votre chauffe-eau électrique) : vous évitez ainsi qu’elles s’entartrent et fuient ou pire, ne fonctionnent plus. Dans ce dernier cas, casse garantie. Corolaire évident : ne mettez pas de vannes qui permettent d’isoler les groupes et soupapes de sécurité du réseau à protéger ou du ballon. La pression risque alors de monter vite et fort, casse assurée, garantie refusée. Voyez nos schémas de principe, il n’y en a pas.
– assurez-vous que votre chauffe-eau solaire fonctionne normalement, côté solaire comme côté appoint. Si vous laissez l’appoint en service en permanence, il est possible que vous ne vous rendiez compte qu’à retardement d’un dysfonctionnement du solaire, alors déconnectez-le … et bien souvent vous attendrez pour remettre l’appoint le prochain jour de mauvais temps !
Pour les panneaux :
– s’assurer de leur bonne fixation en toiture, à l’installation et 15 jours après. Ensuite, il est prudent de vérifier périodiquement. Une instruction datant des années 1980, donc juste après le début de la première vague solaire en France, indiquait me semble-t-il une fréquence de contrôle de 6 mois. Depuis, les règles ne prévoyant pour les professionnels titulaires du label QUALISOL qu’une visite annuelle à l’heure ou j’écris, il semble que cette instruction du CSTB ait été révisée ou soit tombée aux oubliettes.
– s’assurer de la qualité de l’antigel et de sa tenue au froid: voyez ici. Bien sûr, si vous êtes dans une région où la température descend fréquemment au dessous de -15°c, ne vous contentez pas d’un test rudimentaire de l’état de l’antigel. Il coûte probablement moins cher de le changer que de le faire mesurer par un professionnel, dommage pour l’environnement ou votre portefeuille.
Pour les ballons :
– s’ils sont alimentés en eau du réseau public d’adduction d’eau sanitaire, il faut s’assurer de l’état de l’anode qui protège le ballon de la corrosion. Il y a une méthode de contrôle visuel, que je conseille de réaliser au bout d’un an, ça permet de vérifier la valeur de l’intensité de la deuxième méthode, plus rapide et sans démontage, qui m’avait été fournie par un fabricant. Cette dernière reste à valider par les autres; pratiquement, si l’on voit que le courant a diminué de moitié, je pense qu’il est raisonnable d’ouvrir pour vérifier et nettoyer l’anode.
Dans le cas d’utilisation d’eau de puits ou de pluie, soyez vigilant, les deux peuvent être très corrosifs, les conditions d’utilisation ne sont pas des conditions ‘habituelles’, raccourcissez les intervalles de contrôle.
– Si vous utilisez de l’antigel, vérifiez qu’il ne devient pas acide (en se décomposant : au delà de 170°, il se décompose lentement, c’est ce qui arrive si le système est mal dimensionné, et que votre régulation ne dispose pas de l’option ‘anti-stagnation’). S’il joue encore son rôle d’antigel (cf plus haut), vous pouvez compenser le pH en ajoutant de la soude dans le réseau primaire (réseau contenant l’antigel). Voir aussi le guide du Grenelle de l’environnement ci-dessous, plus expéditif.
– Si vous fonctionnez en auto-vidangeable , assurez-vous que le système est étanche à l’air, car ce dernier créerait une rouille de l’échangeur. Au contact de l’air, l’eau se recharge en oxygène qu’elle va perdre en rouillant l’acier du serpentin/échangeur. L’intérieur de l’échangeur étant en acier non émaillé, il n’y a aucune garantie contre la corrosion dûe à une installation mal conçue. Ne renouvelez pas cette eau qui s’est forcément chargée de rouille lorsqu’elle a été mise en place, jusqu’à ce qu’elle se ‘stabilise’.
Pour la régulation : vérifier que les paramètres sont corrects ( si personne n’a joué avec et qu’il n’y a pas eu d’orage, normalement, c’est bon). Vérifiez que les températures annoncées par les sondes sont réalistes et conformes (s’il y a un faux contact, ou une sonde défectueuse, la valeur affichée sera visiblement fausse).
Pour le circulateur : vérifiez qu’il n’est pas brûlant , ce serait le signe qu’il y a une bulle dans une partie du circuit et que le fluide ne circule plus. Dans ce cas faites monter la pression et purger. Attention, s’il s’agit d’une grosse bulle, d’une dizaine de litre environ, il peut s’agir du vase d’expansion (encore jamais vu). Le cas échéant, recherchez la fuite.
Liquide caloporteur (antigel) : nous avons déjà vu le contrôle de ses caractéristiques, il reste à vérifier la pression, bien sûr à faire le matin ou le soir, quand il n’y a plus de soleil. Et si ça a baissé, recherche de fuite, et remonter la pression, vérifiez et resserrez où c’est nécessaire (pour la recherche de fuite, on peut attendre le soleil, c’est plus pratique : on y voit clair et ça fait aussi monter la pression !).
Pour la partie électrique, régulation et circulation :
En tant que tels, ces deux éléments ne demandent aucune attention particulière.
Néanmoins, et c’est le cas pour l’ensemble de votre installation électrique, il arrive que les connections se desserrent. Une vérification annuelle est obligatoire dans les entreprises, quelle que soit leur consommation électrique, rien n’est exigé chez les particuliers, à croire que les vis des connecteurs tiennent mieux ! j’en ai fait par deux fois l’expérience : une première fois la prise sur laquelle était branché mon lave vaisselle était devenue noire, à force d’étincelles, et le plastique était carbonisé, la prise avait dix ans. Mais cachée derrière la machine, il a fallu un démarrage au calme pour entendre un bruit bizarre et se pencher sur le problème. Du coup, quand je suis repassé chez des amis pour qui j’avais fait une installation électrique , j’ai pris le tournevis : toutes les vis recevaient tranquillement leur 1/8ème ou leur 1/4 de tour sans serrage excessif. D’aucuns vous disent qu’ils ne faut pas resserrer, car on finit par écraser le fil et le casser, c’est vrai aussi, il faut y aller raisonnablement, ça vaut la peine de dévisser un ou deux ( ou tous) les câbles pour vérifier qu’ils ne sont pas trop déformés par le serrage, quitte à raccourcir et dénuder à nouveau… Et bien sûr, avant de faire tout ça, vous avez pensé à couper l’alimentation générale…
Et pour ceux qui veulent en savoir plus, les puristes et les pros, et aussi pour les installations en collectif, une approche intéressante :
– celle du Costic , avec un guide complet à destination des pros de l’entretien et de la maintenance,