Solaire Diffusion

L’autoconsommation

L’autoconsommation fait le buzz :

C’est aujourd’hui ce dont on parle et ce dont il faut parler.

C’est selon la rumeur la panacée, la solution qui n’existait pas et qui va permettre au photovoltaïque de se développer pour le plus grand bonheur de tous…

Mais qu’en est-il réellement ? La solution est-elle adaptée à tous les cas de figure ? Rentable ? Facile à mettre en œuvre ?
L’objet de cette rubrique est de vous présenter LES solutions d’autoconsommation et de vous donner quelques exemples de cas où elle est adaptée ou non adaptée.

Tout d’abord, il faut savoir que l’autoconsommation n’est pas un nouveau concept.

Depuis le début des années 2000, EDF proposait déjà (à reculons, comme toutes ses offres photovoltaïques de l’époque) aux particuliers des contrats de revente partielle, par opposition aux contrats de revente totale. Au lieu d’être raccordé à un compteur de production pour revendre la totalité de l’énergie produite,  le champ de capteur était raccordé dans l’habitation et alimentait donc prioritairement les équipements en fonctionnement. Seul le courant excédentaire était revendu à l’opérateur.
Ceci posé, le courant produit allant alimenter les équipements consommateurs de courant les plus proches, même en revente totale, on fait techniquement de l’autoconsommation puisque le courant sortant de votre compteur de production alimentera prioritairement … votre installation.

La différence : elle est financière puisque dans un cas on revend le courant qu’on produit avant de le racheter et dans l’autre on ne revend que le surplus. A l’époque, les considérations ayant amené à de nombreuses installations étaient financières. L’autoconsommation/revente partielle était seulement choisie par les investisseurs qui pariaient qu’au global du contrat, le prix de l’électricité augmenteraient beaucoup plus vite que le tarif de rachat et qu’au bilan, ils seraient gagnants.

Qu’est-ce qui change aujourd’hui ?

Tout d’abord l’opinion, qui a beaucoup évolué : on parle moins souvent du photovoltaïque comme d’un investissement destiné à rapporter de l’argent, mais à faire des économies. On se rapproche donc de l’approche qui prévaut quand on parle de solaire thermique.

L’autoconsommation amène d’abord à s’interroger sur sa consommation. A partir de là, on peut tenter de la réduire, de la compenser, ou d’être autonome.

Et pour les solutions techniques nouvelles, micro-onduleurs et onduleurs hybrides

Les micro-onduleurs

Tout d’abord les micro-onduleurs ont fait leur apparition. Ce sont des systèmes souvent connectés dans l’habitation,sans stockage. Il permettent d’installer un ou deux panneaux, simplement, dans une habitation. 

Le budget est très adaptable et pour moins de 1000 euros on peut  gommer la majorité de ses consommations de journée avec le kit adapté (chez nous dès 385 Wc, panneaux Voltec Solar fabriqués en France).

Le gros avantage de cette solution : on connecte chaque panneau à un micro-onduleur, donc pas de grand champ de panneaux connectés en série avec des tensions importantes -beaucoup plus dangereuses que le courant 230 volts alternatif classique-, on repasse directement en 230 Volt alternatif.

Avec ces produits, on est donc dans une optique de réduction de sa consommation sur le réseau, voire de compensation, ou plus.

Et la solution est très simple à installer soi même, reste la partie administrative décrite sur le site de l’association HESPUL :  www.photovoltaique.info.

Les onduleurs hybrides. 

Ces systèmes permettent comme les précédents de consommer ce que l’on produit à l’instant t, mais aussi de le stocker dans des batteries pour le consommer plus tard.

De même, ils permettent d’être connecté au réseau qui apportera le complément en cas de besoin, comme avec les micro-onduleurs. Ce que l’on produit alimente les consommateurs, le surplus recharge les batteries.

S’il reste encore du surplus une fois les batteries chargées, certains onduleurs permettent de réinjecter le courant sur le réseau. Dans ce cas, l’installation doit être déclarée et faire l’objet d’un contrôle de conformité par le consuel ).

Certains ne permettent pas d’injection réseau. C’est le cas de nombreux équipements d’entrée de gamme. Dans ce cas, le système arrête de produire quand les batteries sont pleines.

A priori même dans ce dernier cas et à mon sens de manière intrusive, l’installation doit aussi faire l’objet d’une déclaration (car la fonction onduleur ne fonctionne pas quand le réseau est utilisé)  et d’un contrôle de conformité si l’installation fait plus de 3 kWc.

Lorsqu’on manque d’énergie, la plupart des onduleurs hybrides permettent au réseau de prendre le relais , voire de recharger les batteries.

L’avantage de ces solutions est que l’on peut disposer d’une réelle autonomie, même en cas de coupure du réseau, l’inconvénient est bien sûr le coût des batteries qui sont la base de cette autonomie.

Qu’en est-il du stockage virtuel d’électricité ?

Il permet de ne pas rentrer dans la notion de revente, mais de produire ce que l’on veut au moment où l’on peut et de le consommer au moment où l’on en a besoin, modulo un prix de rachat réduit à la part ‘entretien du réseau’, plus bien sûr la marge du gestionnaire.

Le sujet a été très marketisé, donc avec pas beaucoup d’offres claires, j’ai retenu l’offre d’Urban Solar pour son sérieux : elle ne vous vend pas une batterie virtuelle à payer d’avance, mais vous indique qu’il s’agit d’une prestation de service avec des frais de dossier raisonnables, et la prestation est résiliable à tout moment si elle ne vous convient plus (vous déménagez, vous trouvez une offre plus attractive, vous n’injectez plus…).

Dimensionner son installation en autoconsommation ?

Pour pouvoir choisir en connaissance de cause, mon conseil est de mesurer : vérifier de quoi l’on parle.

Un outil utile pour analyser sa consommation : nous ne le vendons pas, vous le trouverez au bout du lien : le compteur d’énergie pour prise électrique, il se trouve aussi en promo périodique dans différentes grandes surfaces ou GSB, pour un prix du même ordre. C’est certainement l’investissement le plus rentable ! C’est celui qui vous amène très naturellement à la sobriété énergétique  : ‘débrancher’ ce que vous n’utilisez pas.

Et pour rapporter un nouvel éclairage à cette dernière phrase : il y a 50 ans, on branchait ce qu’on utilisait.

Retour d’expérience ?

Commençons par l’analyse de sa consommation

La box ADSL

Elle consomme 20 watts, même si on ne s’en sert pas. Idem pour la box TV. A eux deux, ces deux équipements consomment 960 wh par jour, presque 1 kilowattheure, c’est à dire l’équivalent à peu de chose près d’un bon réfrigérateur ou d’un bon congélateur. Combien de temps s’en sert-on dans la journée, si tout le monde travaille à l’extérieur ? peut-être 6 heures, le quart. 40w x18 heures =-720wh (-720 watt x heure, ou 0.72 kilo Watt x heure).

La télé grand écran

12 ans d’âge,+ home vidéo, 260 w en service, environ 40w en veille.

Action : multiprise à interrupteur.  – 800 wh/jour environ.

La lampe de chevet à led écolo

Achetée chez Ikea à l’époque, elle ne consomme que 4 wc. C’est vrai, quand elle fonctionne. Ce qui n’est pas dit c’est qu’elle en consomme 2 quand elle ne fonctionne pas car le transformateur basique est monté directement sur la fiche donc alimenté en permanence. Depuis, IKEA a corrigé le tir. Est-ce que tout le monde l’a fait ?

Pour une demi-heure de lecture par jour, on consomme 0.5*4+23.5*2= 49 wh. Remarque stupide : avec ma vieille lampe à filament qui pollue, je consommais 0,5×50 watts = 25 wh.

Action : fini de lire, débrancher. – 47 wh/jour.

Les spots du salon

Halogènes ‘label économie’, je ne suis pas convaincu. Je n’ai pas su vendre les spots led, lumière agressive. Il faut que j’y revienne avec les leds à lumière chaude, quand j’ai le temps d’en chercher…

(Relecture 21-10-2024 : les spots à led sont en place).

Affaire à suivre, en attendant, un lampe avec ampoule néon a fait son apparition, éclairage sympa : -170w x4 heures= – 0.68 kwh/jour.

Donc un peu plus de 2.2 kwh/jour économisés à peu de frais. On s’en doutait, là, c’est chiffré.

Pour le reste, la réponse n’est pas toujours et forcément aussi évidente :

Circulateurs du circuit de chauffage 

Ce sont de vieilles choses qui consomment en première vitesse près de 50 w. Nous sommes dans le sud, on chauffe trois à 4 mois dans l’année. La maison est conçue de manière à ne pas nécessiter de chauffage en journée, et durant la plus grande partie de la saison de chauffe, une heure suffit à recharger le plancher chauffant pour la nuit à partir du ballon tampon solaire/bois. Mais les oublis sont fréquents, du coup, ça tourne… Estimation : 150 kWh par an pour 2 circulateurs. Remplacer par un circulateur haute efficacité piloté par la régulation solaire ? Possible, mais quel est le bilan global, en intégrant la fabrication du circulateur et de toute son électronique ?

Décision : stand by. (Relecture 2024 : Ils ont lâché, remplacé par des circulateurs HE, par exemple, soit environ 135 kWh en moins)

La chaudière à granulés, utilisée au cœur de l’hiver, consomme 120 w en moyenne, disons 3 mois par an, 10 heures par jour. Changer le circulateur pour un circulateur HE, ce qui diminuerait probablement la consommation d’une vingtaine de watts ? L’histoire ne dit pas comment se comportent actuellement les circulateurs classiques de chauffage : ils sont censés mettre 15 jours à s’adapter au circuit pour trouver le régime optimum. Quid si on les arrête tous les jours ? Une alternative est le choix d’un circulateur HE solaire (piloté par régulation), et donc le raccordement à la régulation, sonde, etc.

Le poêle à bois bouilleur pour sa part dispose de ce circulateur et est piloté par la régulation solaire. Il remplace de plus en plus souvent la chaudière à granulé, pour probablement une vingtaine de watts 4 à 10 heures par jour. – 1 kwh par jour environ je dirais 2 mois sur 3 . Du coup, la priorité du remplacement du circulateur chaudière se réduit.

Décision : stand by.

Voilà donc un aperçu de ce qui peut se passer, avant même d’envisager le passage au photovoltaïque.

Rien d’extraordinaire mais quand même à plus de 850 kWh économisés par an, en l’état. Le mégawatt.heure par an n’est pas loin et en 10 ans, ça finit par compter.

La couverture de ses besoins :

Une illustration très explicite de ce que l’on peut faire dans ce document publié par le GPPEP (Groupement des particuliers producteurs d’électricité photovoltaïque) :

La page 2 vous donne un exemple de consommation domestique et la page 9 surimpose une courbe de production réalisée par 500 wc de panneaux avec micro-onduleur. Avec les 3 schémas, vous avez une synthèse très explicite de ce qui est possible de faire avec un système sans stockage d’énergie. 

Préparer son projet photovoltaïque :

Si vous avez lu ce qui précède, vous avez déjà bien avancé !

En partant de votre situation, vous pouvez selon votre cas, simuler plusieurs choix : voici le point de départ pour préparer un projet photovoltaïque

Ce suite, édité par l’association Hespul, représente en quelques sorte le ‘Service Action’ de l’Ademe. L’association s’est impliqué dans  le photovoltaïque raccordé réseau depuis les années 1990, avant de devenir point Info Energie, puis Espace Info>Energie de l’ADEME. Il vous indique les options qui s’offrent à vous, les démarches, les tarifs.

Il vous indique aussi, en cas de réticence de la mairie, les droits et obligations de chacun concernant l’autorisation ou le refus d’installation photovoltaïque. Car certains archaïsmes résistent encore au technologies dites ‘nouvelles’.

A consulter sans modération.

Et si vous souhaitez un devis, n’hésitez pas à nous le demander, par email ou téléphone.

S’abonner
Notification pour
2 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires