Contrôler son antigel :
L’antigel en vieillissant se dégrade, en fonction des conditions d’utilisation.
Dégradation de l’antigel
Pour vieillir, en d’autres termes : se décomposer, une des causes est la température.
Il faut que le glycol soit soumis à une température supérieure, selon les sources à 170 ou 180°. A cette température, une lente dégradation commence.
Il est donc avant tout utile de chercher, dans la conception du chauffe-eau, à éviter la surchauffe. Cette dernière survient principalement avec les panneaux à revêtement sélectif Tinox. Les panneaux Mirotherm Control ou peints n’atteignent pas.
Cela dit, on peut éviter la surchauffe soit en ayant pris soin d’incliner ses panneaux suffisamment : cela optimise le fonctionnement d’hiver et les rend moins efficaces l’été (en diminuant l’angle solide de rayons intercepté, en clair : surface d’ombre sous les panneaux moins importante = moins d’énergie captée).
On peut aussi l’éviter en utilisant la fonction anti-stagnation des régulations actuelles, qui permet de renouveller le fluide dans les capteurs dès que la température monte trop, le fluide disperse alors l’énergie dans les tuyaux et aussi un peu dans le ballons, voir les courbes de températures fournies par MM Bielsa et Morin, avec nos remerciements aux auteurs. Cette fonction est aussi appelée Protection des capteurs.
Enfin, pour retarder la surchauffe, on peut dégrader le rendement de l’installation, en augmentant le différentiel de température au démarrage et à l’arrêt du système. Le circulateur démarre plus tard, les panneaux sont plus chauds et perdent donc plus d’énergie.
De nombreux changements d’état (passage à l’ébullition) seraient aussi une cause de vieillissement du fluide caloporteur.
La décomposition entraine 2 changements qui nous importent :
les caractéristiques antigel se dégradent.
Plusieurs contrôles peuvent être pratiqués :
- l’analyse est la technique de réfractométrie. Elle se fait avec un équipement dédié, abordable, mais voir plus bas, pas indispensable. Ce test a une limite : il ne permet pas d’évaluer le produit à très basse température.
- l’analyse en laboratoire : utile si l’installation est en haute montagne. Je ne vous parle pas du coût de l’analyse par rapport au coût du glycol.
- Sauf en montagne, une solution assez rudimentaire et efficace : mettre son congélateur au plus froid et y placer un flacon avec un petit prélèvement du glycol du circuit au fond du flacon. Si 24 heures plus tard, vous trouvez un glaçon au fond du flacon, le glycol ne protège pas à cette température, et si elle survient, vos panneaux seront détériorés. Si vous trouvez le glycol liquide, tout va bien. Si vous trouvez au fond du flacon quelque chose qui ressemble à du sorbet en train de fondre, le glycol est en train de geler, mais comme le phénomène est lent, dans cette configuration, il peut encore fluer et ne pas endommager les panneaux, à condition bien sûr que les tuyaux soient très bien isolés et ne gèlent pas en premier, bloquant l’antigel dans un volume déterminé, provoquant des hausses de pressions qui détérioreront le panneau. Bien sûr ce test est valable si vos conditions climatiques s’y prêtent : pas forcément judicieux si vous habitez à 2000 mètres d’altitude …
Acidification de l’antigel
En se dégradant, l’antigel dégage un acide.
Il commence donc à corroder l’ensemble des tuyauteries métalliques du circuit et l’intérieur des échangeurs du ballon, voire les cuves des ballons tampon et/ou combinés s’il advenait que vous les remplissiez de glycol, ce qui coûte un peu cher.
L’intérieur des échangeurs et des ballons tampon/combinés est en effet en acier, non protégé, car il n’est en théorie soumis à aucune agression importante et durable. Une dégradation liée à la corrosion des parties en acier des ballons n’est donc pas prise en charge au titre de la garantie par les fabricants de ballons : il vous revient d’assurer que le liquide caloporteur utilisé n’est pas corrosif.
Les protections anticorrosion des ballons (émaillage, anode magnésium, raccords diélectriques) ne protègent que la partie eau sanitaire.
Dans le cas d’un pH devenant acide, et si les caractéristiques de résistance au gel sont toujours suffisantes, vous pouvez ajouter de la soude dans le circuit pour neutraliser cet effet : passer à un PH de 7,5 ou un peu plus n’est pas gênant. La soude se trouve facilement à côté de chez vous, sous forme de bouteille de 1l de lessive de soude, rayon bricolage.
Comment mesurer le pH à la maison ? Pour ceux qui ont une piscine, ils savent déjà, pour les autres, vous trouverez au rayon piscine de votre magasin préféré des bandelettes de papier pH, qui vous donneront une indication très largement suffisante.
En savoir plus sur le contrôle de l’antigel et l’entretien de votre chauffe-eau solaire.